C’est une casse de voiture ? Non, c’est une nature morte. J’ai simplement remplacé les pommes et les pichets par des roues et des bidons, les aiguières et compotiers par des remorques et autres fourgonnettes. Il faut penser à toutes ces personnes qui ont vécu et travaillé avec ces objets, aux pensées et aux émotions qui les ont traversées, pour interpréter cette image avec sensibilité. Mais y penser sans y penser :
en manipulant des matières, des formes, en vous mettant au travail comme ces objets qui ont été animés eux aussi par le travail.
Voici ma proposition : avant de commencer le dessin, nourrissez votre fond par des collages de papiers imprimés disposés à peu près comme l’empilement des objets dans l’image. Puis usez ces papiers par frottage, arrachages etc.
Ensuite, tracez librement le contour de ces objets sans les imiter vraiment. A partir de cette ébauche, donnez du volume et de la consistance aux formes quasi abstraites de votre dessin au moyen de rehauts de lavis, et de modelés d’ombres. Que l’on sente bien qu’il s’agit d’objets, avec un volume, un poids et un âge. Mais quels objets vraiment ? Cela peut rester un secret entre vous et votre peinture.
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Lucienne Cywier 2006 - Nature morte à la casse
