Le paysage avec saint Jérôme de Patinir associe la rigueur géométrique dans sa composition, avec la suggestion dans son petit format d’un immense panorama où de multiples scènes se suivent plus qu’elles ne se juxtaposent, tableaux dans le tableau qui ajoutent à la dimension de l’espace celle du temps. Une telle peinture (à voir au Prado à Madrid) est si solidement construite que n’importe quelle technique d’interprétation en gardera quelque chose. Comme les paysans romains au Moyen-Âge utilisaient les pierres des ruines impériales pour construire leurs modestes demeures, nous pouvons prendre les grandes lignes de cette composition pour un collage peinture qui, au travers d’un brutalisme matiériste, retrouvera l’écho d’un ancien temps rêvé.
Proposition technique : assemblez des lambeaux de papiers colorés prélevés dans des magazines, et collez-les sur un format de préférence proportionnel en vous appuyant grosso modo sur la répartition des couleurs et des valeurs du modèle. Les morceaux de papier doivent être déchirés plutôt que découpés, et les collages se chevaucher : ainsi, l’étape suivante de frottage du collage révèlera des effets graphiques.
Comme pour le sujet sur les « objets insaisissables », la reprise en peinture (acrylique + médium pour la transparence) doit occulter l’aspect collage pour produire des effets colorés purement picturaux. Le collage n’est pas une fin en soi : le papier collé est à prendre comme un matériau au même titre que la peinture elle-même, avec sa couleur et sa texture à lui.
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Andrée Job-Querzola 2007 - Acrylique sur mortier
