2008-048. Arbre, structure et fluidité

L’infini n’est autre
Que le va-et-vient
Entre ce qui s’offre
Et ce qui se cherche.
Va-et-vient sans fin
Entre arbre et oiseau,
Entre source et nuage

(François Cheng)

Vous partez de la silhouette singulière d’un arbre ; d’après nature ou d’après la photo d’un arbre existant, ayant du caractère. Préparez 5 feuilles de Canson. Sur la feuille n°1, vous dessinez en pleine page la silhouette de votre arbre, pour en découper les lignes au cutter afin d’obtenir un pochoir aux tracés fins. Gardez les découpes pour les coller sur la feuille n°2, en repérant leur emplacement à l’aide de la feuille découpée. Vous aurez ainsi un dessin en creux faisant pochoir, et le même en plein pour réaliser des impressions.

Vous fixez sommairement le pochoir sur la feuille n°3, vierge et partiellement mouillée en suivant le profil de votre arbre. Puis vous passez sur l’ensemble du pochoir un lavis de plusieurs couleurs qui ne doivent pas s’homogénéiser entre elles : les couleurs vont se poser sur la feuille du dessous en passant dans les creux du pochoir, mais aussi s’étaler en volutes marbrées, car attirées par l’humidité. Vous aurez ainsi une silhouette à la fois structurée par le pochoir, et fluidifiée par le lavis. Dans le même temps, vous pressez une feuille blanche (n°4) sur le pochoir enduit de couleurs pour en relever une autre empreinte. La pression de cette feuille n°4 contribuera à la diffusion des effets de lavis sur la feuille n°3. Exécutez ces opérations avec soin, pour que la légèreté du lavis sur la feuille n°3 ne soit pas gâchée par des taches.

Pour une autre composition par impression, vous préparez une surface de couleurs de consistance visqueuse sur une feuille n°5. Vous humidifiez d’abord cette feuille pour retarder le séchage, puis vous la colorez entièrement dans les nuances de votre choix, avec un mélange couleur / eau / médium, en faisant en sorte que les traces de brosses soient distinctement colorées, et préparent la silhouette de l’arbre. Puis vous pressez aussitôt, fort et brièvement le dessin en relief sur la couleur humide et visqueuse. La rapidité d’exécution est essentielle pour obtenir une bonne empreinte.

Ce nouveau sujet à base de pochoirs, lavis, impressions, joue sur la relation entre la forme des effets obtenus, et la forme végétale ; et sur la combinaison de l’effet structurant du pochoir avec la fluidité des lavis. Au contraire d’autres sujets qui permettent les remords, celui-ci nécessite d’être fait d’un seul jet, ou avec un minimum de reprises, pour garder sa fraîcheur et son énergie.

Andrée Job-Querzola 2008. - Arbre - Lavis au travers d'un pochoir.
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2017-12-15T20:43:12+00:00